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Exposition de l’Espace d'art Chaillioux, Fresnes 94.

Effacements et surgissements – picturaux et mémoriels – caractérisent le travail de Stefanie Heyer. Allemande, installée à Paris, appartenant à une génération qui n’a connu ni la guerre ni ses séquelles, elle reste toutefois hantée par un passé dans lequel se mêlent des réminiscences personnelles et des traces laissées par les convulsions historiques de son pays natal. Dans ses Vestiges, elle procède par superposition de documents appartenant à ses archives familiales ou chinés dans des brocantes, qu’elle transfère sur papier. Elle en couvre alors partiellement la surface avec un nuage d’encre de Chine ou par des frottages au graphite sur des papiers peints ou au sol. Elle opacifie ainsi le support sans cependant masquer complètement les images sous-jacentes. Puis elle plie les feuilles. Vues de loin, ces pièces semblent appartenir à la longue tradition d’une abstraction géométrique rigoureusement achrome. Ce n’est qu’en s’approchant que le spectateur découvre ce qui a été dérobé à son premier regard. Il tente, non sans un effort, de l’identifier et de se l’approprier. Ce processus de reconnaissance d’un objet à partir de vestiges lacunaires ou floutés transpose, dans le domaine plastique, celui de la remémoration de souvenirs plus ou moins précis et de leur relecture à l’aune d’un monde qui n’est plus celui de leur genèse.

La peinture de Soo Kyoung Lee, née en Corée du Sud et travaillant à Bagnolet, Bruxelles et Séoul, ne se donne pas comme une marchandise banale. Elle se mérite. Pour qu’elle se manifeste et révèle son essence, le spectateur doit d’abord accepter de la reconnaître, dans le sens où un père reconnaît son enfant. Il doit l’admettre, la nommer, la désigner. Ce n’est qu’alors qu’elle s’ouvre et se donne. C’est que cette peinture récuse toute approche esthétique ou esthétisante et se refuse à la moindre velléité matiériste. Seuls la couleur, uniforme et intense, et le geste, impérieux, se donnent à voir d’emblée. Ils sont reçus comme une gifle inattendue. Ce n’est qu’après avoir accepté de reconnaître ces œuvres comme des peintures que se manifeste une présence, celle de l’artiste et de son action, mais aussi celle de l’observateur, devenu acteur, complice, entraîné, presque à son corps défendant, dans un tourbillon vertigineux. Il s’agit donc d’un processus de manifestation d’une réalité cachée, d’une épiphanie, au sens étymologique de ce mot. Les peintures de Soo Kyoung Lee manifestent un invisible qui jaillit, comme par effraction, de l’arrière de la surface, la transperce, ouvre une brèche, une béance dans l’uniformité de la plage colorée pour déborder, dégouliner vers le spectateur, telles les entrailles d’un animal de boucherie en cours d’éviscération. Les couleurs sont violentes, comme le geste de l’artiste, mais souvent contenues par un réseau de lignes d’une autre couleur, noir ou rouge, bleu ou vert, qui retient l’épanchement coloré, un peu à la manière des côtes d’une improbable cage thoracique. L’invisible manifesté, c’est le bouillonnement intérieur de l’artiste qu’une pudeur très orientale dépersonnalise, dédramatise, distancie, dans une recherche d’universalité dépassant l’individu.

Français d’origine chinoise, Quentin Liu est arrivé pour la première fois en France à l’âge de 24 ans, en 2002. Il s’est installée dans les Yvelines .Pour lui, né dans un pays totalitaire, l’artiste est avant tout un lanceur d’alerte. Témoin du changement radical de l’art contemporain chinois, il a été marqué par l’hostilité du gouvernement de son pays envers les artistes et par les campagnes de lavage de cerveau opérées par les principaux médias. Il a ainsi pris conscience de l’importance du rôle de l’artiste dans un contexte où la démocratie et la liberté d’expression sont sérieusement remises en cause. La politique, la mondialisation et le consumérisme sont les thèmes de prédilection qui irriguent sa peinture. Se référant souvent à Manet et à Delacroix, il donne à ses compositions un caractère quasi cinématographique. Devant ses toiles, le regardeur perçoit de multiples tensions dans les scènes qui y sont figurées : interrogatoires, inaugurations officielles, contrôles sanitaires… Les détails, souvent symboliques, dessinent une narration forte qui questionne le spectateur. L’artiste nous fait part de ses observations, suscite les interrogations, mais nous laisse la tâche de tirer des conclusions et de proposer des solutions potentielles.








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    Espace d’art Chaillioux
  • Mamadou Cissé – Oriental, 2013 feutre, stylo Bic et gel sur papier, 70 x 70 cm
    Mamadou Cissé – Oriental, 2013 feutre, stylo Bic et gel sur papier, 70 x 70 cm
    Espace d’art Chaillioux
  • Stefanie Heyer – Vestige #43, 2022 technique mixte sur papier, 105 x 90 cm
    Stefanie Heyer – Vestige #43, 2022 technique mixte sur papier, 105 x 90 cm
    Espace d’art Chaillioux
  • Soo Kyoung Lee – BA vert pomme, 2020 peinture acrylique sur toile,180 x 160 cm
    Soo Kyoung Lee – BA vert pomme, 2020 peinture acrylique sur toile,180 x 160 cm
    Espace d’art Chaillioux
  • Quentin Liu – Cauchemar du 20 janvier 2021, 2021 huile sur toile, 130 x 90 cm
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    Espace d’art Chaillioux
  • Kira Vygrivach – L’arbre (Tree Dream 01), 2014 tirage photographique contrecollé sur Dibond®, 60 x 48 cm
    Kira Vygrivach – L’arbre (Tree Dream 01), 2014 tirage photographique contrecollé sur Dibond®, 60 x 48 cm
    Espace d’art Chaillioux